Le sadique du 31

12 Fév

 

Des mains fébriles balancent sur le tapis leurs joies embouteillées.

Martin, assis devant sa grosse caisse, les tripote, les regarde à peine défiler.

Ça bipe sonore.

Ces promesses pour tube digestif, il les connait sous le bout des doigts. Son supermarché en braille.

Devant lui, les chariots débordant déboulent et s’encastrent. La file, nerveuse, piaffe. Les yeux roulent de partout, aimantés par le sablier. Ce soir, ce soir, la fête ! Ça sautille de plus belle.

Il les aime, ces névrosés du temps perdu. Ces tox de la dernière minute qui d’un battement de bras viennent s’écraser à la nuit tombée contre les grillages. Affolés, énervés, suppliants, ils négocient une petite ouverture pour courir, glisser, rouler, acheter, nourrir ce soir de fête insatiable.

Il secoue la tête, montrant d’un doigt et d’un sourire sa montre.

Sa petite joie du réveillon.

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